UN COQUET VILLAGE, SUR UNE COLLINE BOISEE

 

Un coquet village, adossé à une colline boisée à 11km300 à l’Est du Centre de Marseille : il s’agit des Accates.

L’origine de ce nom nous est donnée par l’Abbé Etienne GOUIN, curé de la paroisse dans les années 1900.

Jacques de Forbin, propriétaire d’une métairie sise dans notre village, et dépendante de la seigneurie de Saint Marcel, passa une convention (au XVIe siècle) par laquelle il céda la jouissance de cette métairie pour un certain temps déterminé sous la réserve d’une redevance.

Cette convention, ce bail emphytéotique était appelé à cette époque acte d’achaptes et l’on prononçait akates. » Dès lors, on ne cessera d’appeler ce lieu « les Accates de Forbin ».

L’histoire des Accates est inséparable de celle de Marseille. On l’observera notamment à l’occasion des grandes pestes qui décimèrent la ville au XVII° siècle et XVIII° siècle.

Ainsi, en 1630, de nombreux Marseillais, fuyant le fléau, vinrent trouver refuge aux Accates, sans apporter la maladie. En 1720, la grande peste fit  mourir 50 000 habitants sur les 90 000 que comptait la ville  auparavant.

Mais cette fois-ci, contrairement à l’épidémie de 1630, le fléau n’épargna pas les Accates, qui perdit 48 habitants.

Pour autant, la population devait croître fortement durant cette période : ceci fut possible en raison du développement de la vigne sur les versants de la colline. En 1709, il y avait aux Accates 33 familles composant 140 personnes. A la fin du XVIII° siècle, la population atteignait déjà 400 personnes. C’est durant cette période d’expansion du village, au XVIII° siècle que se construisit l’église actuelle.

 

1736 : construction de l’église

 « Pendant les XVe et XVIe siècles, les habitants du quartier des Accates, Fabres et Romans s’étaient procuré les secours spirituels dans l’église de Saint Marcel, mais les nombreux ravins qui coupaient les chemins » les ont mis dans l’impossibilité de s’y rendre. Ils allèrent donc dans les environs : les Camoins, St Menet,  la Valentine.

Mais il restait toujours une certaine distance. C’est ainsi que M. de FORESTA-COLLONGUE, propriétaire aux Accates, permit à ses villageois de se rendre habituellement dans sa chapelle privée, qui occupait alors ce qui, maintenant, est le transept gauche de l’église. Cette chapelle privée fut construite autour de l’an 1600. Et la permission de l’utiliser d’une manière publique fut accordée en 1685.

Mais cette chapelle était fort étroite, et l’on raconte que la moitié des fidèles devaient rester dehors durant les offices. C’est ainsi qu’en 1736, les habitants du quartier adressèrent une requête à Mgr de Belsunce, célèbre évêque de Marseille, pour lui demander l’édification d’une nouvelle église et d’un presbytère.

Après avoir visité les lieux au mois de Février 1736, celui-ci donna rapidement son accord. Les propriétaires de l’endroit, M. de FORESTA-COLLONGUE, et M. de SAINT JACQUES, offrirent leurs terrains et prirent à leur charge les frais.

De leur côté, les habitants du village prêtèrent avec dévouement leurs bras pour les travaux. Aujourd’hui encore, on peut se souvenir de la générosité des uns et des autres.Dans l’acte par lequel M. de FORESTA-COLLONGUE donnait le terrain sur lequel se trouve actuellement la place de l’église, il était stipulé que, selon le désir du donateur, trois rangées d’arbres fussent entretenues et remplacées à perpétuité.

L’Eglise fut consacrée en 1737 par Monseigneur de Belsunce.

En reconnaissance pour M. De Foresta, la nouvelle paroisse fut placée sous le vocable de son Saint Patron, le martyr Saint-Christophe, patron des voyageurs.

Ainsi, au XXème  siècle, à l’ère de l’automobile, va apparaître la tradition, aujourd’hui tombée en désuétude, de la bénédiction annuelle des voitures lors de la fête de Saint Christophe, les 25 Juillet. De nombreux marseillais se rendraient aux Accates pour recevoir la bénédiction et redire, chacun pour soi : « regarde Saint Christophe et va-t’en rassuré ».

L’église, telle que l’on peut la voir aujourd’hui, a connu peu de modifications depuis sa construction. Les peintures murales, en particulier, sont d’origine. Un projet de réhabilitation est en cours à l’initiative de notre municipalité. Il porte sur la rénovation de l’entrée vers l’autel, de la nef, et des fresques du chœur, le déplacement du baptistère, la mise en valeur de l’autel et la rénovation du chauffage.

 

LES FABRES ET LES ROMANS

Le quartier des Accates comprend plusieurs lieux dits : les Romans, les Fabres, les Fenêtres Rouges, les Quatre Saisons, le Pont de la Clue (qui doit son nom au viaduc).

Au début du XVème siècle, le premier Fabre apparut au vallon de la Clue où se développa la culture de la vigne.

Les Romans s’installèrent sur les flancs de la Colline des Treize Vents dès 1630.

On y récolta un vin fort recherché.

Sous le second empire, un riche négociant marseillais Gaspard NICOLAS devint propriétaire de la Denise, et procéda à d’importants aménagements sur le quartier : chemins, murs de soutènement, rigoles d’irrigation, réfection de maisons qui occupèrent plus de 20 hommes pendant une vingtaine d’années.

En 1876, il reçut une médaille d’argent des mains du Ministre de l’Agriculture. Les Accates étaient alors le 1er producteur de vin de la Ville de Marseille.

Il fit également construire l’Eglise Notre Dame de la Salette, sur la crête des Treize Vents, reconnaissant de la guérison d’une maladie réputée incurable.

 

UNE BANLIEUE FORT PRISEE

Les Accates, avec les Romans et les Fabres, ne comptaient guère plus de 200 habitants en 1818 et près de 250 en 1931.

C’était un quartier purement agricole que le canal de Marseille était venu enrichir. Mais cette époque est révolue.

C’est aujourd’hui une banlieue fort prisée pour la beauté de son site : la population est en accroissement constant.

On y comptait lors du dernier recensement de 1999, 905 âmes soit 12 % de plus qu’en 1990.Une très forte évolution démographique qui se poursuit et qui a conduit à la nécessité d’aménager ou de créer des équipements publics.

 

Sources : la « Monographie du quartier et de la Paroisse des Accates » de M. L’Abbé Etienne GOUIN. « L’Encyclopédie Départementale des Bouches du Rhône ».